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Coaching et IA : la présence humaine qui fait toute la différence

Rédigé par Leduc RH | Sep 11, 2025 8:58:38 PM

L’intelligence artificielle (IA) progresse rapidement dans le monde professionnel. Elle optimise des CV et des profils LinkedIn, simule des entrevues et automatise des tâches administratives. Ces avancées impressionnent, mais elles soulèvent une question de fond : qu’est-ce qui reste profondément humain dans nos environnements de travail ?

Une enquête mondiale menée en 2024 par Workday et le Forum économique mondial offre un indice révélateur : 76 % des employés disent souhaiter davantage de connexion humaine à mesure que l’IA se déploie (WEF, 2024). Autrement dit, plus la technologie s’impose, plus le besoin d’authenticité et de lien interpersonnel se renforce.

Quand la technologie atteint ses limites

L’IA sait automatiser, calculer et prédire. Mais elle ne ressent rien. Elle ne comprend pas le non-dit, ni les dilemmes éthiques, ni les émotions qui influencent une décision.

Dans le coaching professionnel, ces limites apparaissent clairement. Tatiana Bachkirova (Université Oxford Brookes, 2024) met en garde contre l’usage de chatbots présentés comme des « coachs virtuels ». Selon ses recherches, ces outils n’atteignent pas les standards minimaux d’un accompagnement humain. L’IA « ne peut pas nouer de relations authentiques, ni faire de jugements moraux, ni s’adapter à l’imprévisibilité des conversations ». Remplacer un coach par une IA risque donc de déshumaniser le processus.

 

La valeur du lien en transition de carrière

En situation de transition de carrière, la dimension humaine est centrale. La perte d’emploi ne se réduit pas à un défi technique de recherche : elle touche l’identité, la confiance et parfois la dignité.

Un accompagnement réussi repose sur la relation de confiance entre le coach et le candidat. C’est dans cet espace que s’opèrent les transformations :

  • exprimer et traverser le choc émotionnel,
  • redonner confiance en ses compétences,
  • mettre en mots son parcours et ses aspirations,
  • bâtir une stratégie alignée sur sa réalité.

Ces moments exigent de l’écoute, de l’empathie et du discernement. Des qualités qu’aucun algorithme ne peut reproduire.

 

L’IA comme alliée, pas comme substitut

Faut-il pour autant écarter l’IA ? Non. Bien utilisée, elle représente un outil d’appui qui peut enrichir un programme de transition de carrière. Elle peut :

  • repérer des offres d’emploi correspondant au profil du candidat,
  • optimiser un CV pour franchir les filtres ATS,
  • générer une première ébauche de lettre de présentation,
  • proposer des questions types d’entrevue.

Ces fonctions font gagner du temps. Mais c’est le coach qui aide à personnaliser ces contenus, à choisir les bons mots et à construire un récit cohérent et porteur de sens.

 

Le rôle unique du coach

Au-delà des techniques de recherche d’emploi, le coach joue un rôle qui ne s’automatise pas :

  • écouter activement,
  • poser les bonnes questions pour faire émerger des forces et des motivations profondes,
  • stimuler la réflexion stratégique et ouvrir de nouvelles perspectives,
  • soutenir dans les moments de doute, avec une présence constante et personnalisée.

Ces dimensions relationnelles et émotionnelles ne peuvent pas être reproduites par l’IA. Elles constituent le cœur du coaching de carrière et expliquent pourquoi la présence humaine reste déterminante dans un parcours de transition de carrière.

 

Complémentarité responsable

L’avenir ne se joue pas entre humain ou machine, mais dans une complémentarité intelligente. L’IA peut accélérer certaines étapes. Mais la « touche humaine » demeure la clé pour redonner confiance et sens dans les moments de changement.

 

En conclusion

L’IA transforme le travail, mais elle ne remplace pas ce qui fait notre humanité. Dans la transition de carrière, plus que jamais, le lien interpersonnel reste au centre du processus.

La technologie peut assister. Le coach, lui, accompagne. Il éclaire, questionne, soutient et guide. C’est dans cette rencontre que s’opère la différence. Et c’est pourquoi, même à l’ère des algorithmes, l’accompagnement humain demeure irremplaçable.